Comme nous vous l’avions précisé dans notre précédent article, les spécialistes dans un travail en synergie, notamment les dermatologues, participent à la prise en charge des patientes qui luttent ou ont lutté contre le cancer du sein. Ils peuvent en effet limiter les effets indésirables liés aux traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie mais également agir positivement pendant et après les traitements. Les dermatologues tiennent une place prépondérante dans la prise en charge pendant et au décours des traitements contre le cancer du sein ; particulièrement dans la prise en charge des lésions vasculaires (radiodermites), des cicatrices, de la repousse des cheveux, ou encore des effets de la ménopause souvent induite par la chimiothérapie.
La dermato-onco-esthétique pendant et après les traitements du cancer du sein
Améliorer le confort cutané lors des traitements contre le cancer du sein
Certains traitements de chimiothérapie ou encore d’hormonothérapie anti-oestrogénique peuvent induire une sécheresse cutanée. Les dermatologues peuvent donner aux patientes des conseils et proposer des produits cosmétiques topique adaptés, afin d’améliorer le confort cutané, comme des huiles lavantes ou encore des crèmes relipidantes. Ces produits peuvent également être appliqués au décours des traitements du cancer du sein.
Les LEDs pendant les traitements du cancer du sein :
Par l’effet de photobiomodulation, donc anti-inflammatoire, les lampes LEDs trouvent leur place entre les séances de radiothérapie afin de réduire les signes de brûlures des radiodermites. Alors qu’ en prévention, une dose de 4J/cm2suffisait, la prise en charge des radiodermites aigues nécessitent des doses de 25 à 35J/cm2, 3 fois par semaine .
Il en va de même pour les mucites chimio-induites, selon le même protocole
Les cicatrices avant ou après une reconstruction mammaire liée à un cancer du sein
Bien souvent la prise en charge d’un cancer du sein nécessite malheureusement une mastectomie. Cet acte chirurgical permet de nettement améliorer les chances de guérison, mais est difficile à accepter pour les patientes. La reconstruction mammaire permet d’y pallier. Les dermatologues laseristes peuvent ainsi agir sur les cicatrices après la mastectomie, (et donc avant une reconstruction mammaire) pour obtenir de meilleurs résultats esthétiques.
La prise en charge des cicatrices après une mastectomie liée au cancer du sein
Les lasers font partie de l’arsenal des dermatologues pour préparer les patientes à leur reconstruction mammaire après une mastectomie. Le but ? Assouplir le tissu cutané, c’est à dire améliorer l’élasticité de la peau en fabriquant de nouvelles fibres d’élastine.
Les lasers fractionnés non-ablatifs offrent cette possibilité en relançant la synthèse de collagène et donc la cicatrisation au niveau du derme superficiel et moyen. Déjà utilisés dans la prise en charge des cicatrices d’acné ou traumatiques, ils ont démontré leur efficacité depuis denombreuses années. Ces séances de lasers (entre 3 et 5 selon les besoins) facilitent sur un plan esthétique le travail des chirurgiens en charge de la future reconstruction mammaire.
La prise en charge des cicatrices après une reconstruction mammaire à la suite d’un cancer du sein.
Les cicatrices de reconstruction mammaire, selon la lourdeur de l’acte chirurgical, peuvent être légèrement en relief par exemple. Il est alors possible d’en améliorer l’aspect. Les Lasers fractionnés ablatifs et non-ablatifs, Erbium:Yag ou encore les nouveaux dispositifs de radiofréquence associés aux aiguilles, peuvent être envisagés afin de les remodeler.
La prise en charge des cicatrices rouges / lésions vasculaires après une reconstruction des seins
Lorsque les cicatrices de reconstruction mammaire sont vascularisées et inflammatoires, c’est-à-dire de couleur rouge, les lasers vasculaires permettent d’offrir de très beaux résultats. Ces lasers sont déjà utilisés de longue date pour le traitement de la couperose et des angiomes.
Les dermatologues peuvent après une cicatrisation totale diriger les patientes vers une dermopigmentation de l’aréole mammaire qui consiste à recréer par tatouage, l’aréole le plus fidèlement possible : un point important encore une fois pour le droit à l’oubli et un « mieux être » des patientes.
Les radiodermites chroniques liées au traitement du cancer du sein : quels traitements ?
Comme nous avons pu le voir lors de notre précédent article, les LEDs permettent de limiter l’apparition des radiodermites.
Ces dernières peuvent apparaître malgré tout plusieurs mois ou même années après les traitements de radiothérapie et son difficilement prévisibles : cela dépend de la dose totale d’irradiation. Les statistiques démontrent que 30% des patientes traitées par radiothérapie développent une radiodermite chronique.
Celle-ci se caractérise par l’apparition progressive de télangiectasies (taches rouges) associées à des zones d’hypo-pigmentation (plus claires), parfois associées à une atrophie cutanée et/ou une fibrose.
De nombreuses études ont démontré l’efficacité des lasers vasculaires ou des IPL à filtre vasculaire pour la prise en charge des radiodermites. Le but ? Exercer une photothermolyse sélective sur la couleur rouge par coagulation tout en préservant les tissus environnants. Cet acte relève du même fonctionnement que celui réalisé sur le traitement de la couperose.
Le lymphœdème
Ce stigmate est consécutif à tout geste chirurgical au niveau des aisselles, particulièrement lors d’un curage axillaire, d’une exérèse du ganglion sentinelle ou consécutif à une radiothérapie axillaire. C’est un gonflement de la zone pouvant être extrêmement douloureux qui peut se propager également au niveau du pourtour de la cicatrice du ou des seins opérés. Le drainage lympathique devient alors régulier pour les patientes afin de les soulager.
Des études cliniques démontrent que là encore, les LEDs ont un impact positif sur l’amélioration du drainage lympathique et peuvent permettre d’éviter la formation de fibrose.
Les tatouages de repère pour la radiothérapie
Ce sont parfois les derniers stigmates des patientes qui les empêchent d’oublier…
Les fameux points de tatouage de radiothérapie sont tatoués sur les seins afin de cibler précisément à chaque séance La zone à irradier. Ces points, auparavant indélébiles, peuvent être désormais enlever grâce aux technologies laser. Les lasers pigmentaires Q-switched et picoseconde, permettent de les éliminer sans risque de cicatrice.
La ménopause induite par les traitements comme la chimiothérapie.
96% des femmes touchées par un cancer du sein souffrent d’atrophie vulvo-vaginale. Cette affection est consécutive à la chute d’oestrogène (parfois définitive, nous parlons dans ce cas de ménopause) liée aux traitements.
Sécheresse vaginale, perte d’élasticité des muqueuses, incontinence urinaire, douleurs lors des rapports intimes… autant d’inconforts qui peuvent être traités par laser CO2 fractionné ou par radiofréquence. Ces dispositifs permettent d’offrir une meilleure lubrification, de relancer la synthèse de collagène, de rééquilibrer la flore vaginale mais également de limiter les petites incontinences urinaires.
Stimuler la repousse des cheveux
La perte des cheveux est souvent une étape difficile pour les patientes. Leur repousse, qui apparaît selon les patientes la quatrième ou la sixième semaine après la dernière séance selon les cas, l’est tout autant, car bien souvent les cheveux ne repoussent pas partout au même moment. Là encore les LEDs ont démontré leur efficacité pour stimuler la repousse des cheveux en activant la régénération cellulaire et l’oxygénation.
En conclusion : la dermato-onco-esthétique au service des patientes
La dermato-onco-esthétique tient une place importante dans la prise en charge des patientes souffrant de cancer du sein. Confort cutané, amélioration des stigmates liés aux traitements, corrections des cicatrices, prévention des effets secondaires, intimité féminine…autant d’indications qui concourent à aider les patientes dans cette longue et difficile maladie qu’est le cancer du sein., et les aide à être et rester femmes.